Vuelta: c'est reparti !

Vuelta: c'est reparti !

Le grand départ de la Vuelta a lieu aujourd'hui (samedi 29 août).


Alejandro Valverde


Valverde maintenant ou jamais ?

Après une saison particulièrement difficile à gérer, au cours de laquelle l'ombre imposante de l'affaire Puerto n'a cessé de lui coller à la roue arrière, Alejandro Valverde s'aligne au départ de la Vuelta avec une étiquette de favori. Il l'assume, conscient de tenir une chance unique.

C'est une drôle de saison que vit Alejandro Valverde. Toujours pris dans les méandres de l'affaire Puerto, l'Espagnol, un des champions les plus doués de sa génération, a perdu une part de son crédit. Suspendu deux ans en Italie, privé pour cette raison du Tour de France qui effectuait une escapade de 80 kilomètres de l'autre côté des Alpes, encore en sursis aux yeux de l'UCI qui doit statuer sur son cas, Valverde est un homme à part dans le peloton, dont on ne sait trop s'il faut l'accabler ou l'admirer pour sa capacité à resté focalisé sur son métier face à une telle tourmente.

S'il suscite aujourd'hui plus de questions que de réponses, il y a tout de même deux certitudes le concernant: il sera bien au départ du Tour d'Espagne samedi aux Pays-Bas, et il en est un des principaux favoris. Peut-être même LE grand favori. Alejandro Valverde a tout pour lui. La fraicheur, puisqu'il n'a pas pris part, on l'a dit, à la grande messe de juillet en France. L'expérience des courses de trois semaines en général et de la Vuelta en particulier. La confiance, après un été à succès, de sa victoire dans le Dauphiné Libéré devant Evans et Contador à celle, plus discrète mais également significative de sa forme, récemment, au Tour de Burgos. Puis le talent, évidemment. Merveilleux puncheur, excellent grimpeur, très honnête rouleur au fil des années, Valverde se voit comme le nez au milieu de la figure au départ de cette 64e édition.

Le suspect ou le favori?

Sans rien masquer de ses ambitions, l'intéressé assume d'ailleurs tranquillement mais fermement ses prétentions. Oui, il vient pour gagner et ne voit pas pourquoi il s'en cacherait. " Physiquement et psychologiquement, je me sens vraiment très bien. Beaucoup mieux qu'au printemps", explique le leader de la Caisse d'Epargne, qui lui sera évidemment entièrement dévouée ces trois prochaines semaines. "Je sais que cette Vuelta représente une grande opportunité pour moi, poursuit-t-il. J'ai tous les éléments pour réussir une grande course et pour gagner à Madrid. Alors, oui, pourquoi ne pas croire à une victoire?"

Pourquoi, effectivement? Peut-être parce que, Tour après Tour, Vuelta après Vuelta, Valverde n'a eu de cesse d'afficher ses limites sur la durée d'une épreuve aussi longue. Il a toujours connu ce jour sans qui coûte cher. Au point que beaucoup se demandent s'il n'a pas laissé passer la chance de sa vie en 2006, en cédant le maillot or à Alexandre Vinokourov à quelques jours de l'arrivée d'un Tour d'Espagne qu'il dominait depuis 15 jours. Il n'a guère envie de s'attarder sur le sujet. "Bien sûr que cela reste une déception. J'étais passé tout près de la victoire mais j'avais fini très fatigué. J'ai appris de cette expérience", dit-il dans une formule toute faite. Vinokourov sera encore là cette année, mais il est peu probable qu'il puisse contrarier ses desseins. Comme le podium de l'an dernier (Contador, Leipheimer, Sastre) est absent, la porte peut sembler ouverte. "Mais il y a une concurrence plus forte qu'en 2008, estime-t-il. Avec Evans, les Schleck, Sanchez, Basso, Mosquera ou Gesink, ça va être très dur ", prédit-il.

Si la liste des prétendants est effectivement compacte, l'absence d'un épouvantail comme Contador offre tout de même à Valverde une réelle opportunité. Peut-être la dernière de ce type pour lui. A 29 ans, il est dans la force de l'âge cycliste, mais avec son avenir incertain, il a tout intérêt à ne pas laisser passer trop d'occasions. Ces derniers jours, et c'est tout sauf un hasard, il était le plus entouré et le plus demandé par les journalistes. Est-ce le "suspect" ou le favori que la presse souhaitait interroger? Un peu des deux. Une double étiquette qui augmente encore la pression sur les épaules, même si Valverde, lui, ne parle que vélo. "Il a parfois été difficile pour moi de me concentrer sur mon métier cette année, avoue la star espagnole. Maintenant, je suis tranquille et concentré à fond sur la course. Je sais qu'il y a une forte pression sur moi, mais ça me motive encore plus."

eurosport.fr